L'hérésie cathare : matrice mondialiste ?
Tout le monde connaît les Cathares, ou croit les connaître. On a tous en tête des images de pauvres croyants persécutés par la méchante Inquisition dans le sud de la France. On connaît les légendes sur le trésor des Cathares, leurs châteaux étranges. Mais qui étaient-ils vraiment ? Quel lien établir entre leur doctrine et l’hérésie mondialiste ? C’est ce que nous allons essayer d’étudier dans cet article. Cela demande du temps, de la recherche, car, à notre grande surprise, peu de textes ont été écrits à ce sujet.
Le mot « cathare » provient du grec ancien katharoi (« les purs »), pour désigner ceux qui pensent détenir la pureté d’une doctrine, caractérisés à la fois par leur intransigeance et leur orgueil. Il est à peu près établi que le catharisme provient du bogomilisme, qui provient lui-même du manichéisme. Il faut ici prendre le temps de définir ces différents termes savants.
Le manichéisme est une religion fondée par Mani en Perse au IIIe siècle après Jésus-Christ. Elle stipule la stricte séparation entre le Bien et le Mal, entre le Royaume éternel de la Lumière et le Royaume des Ténèbres (lié à la matière). Chez l’homme, l’esprit appartient à la Lumière tandis que le corps appartient aux Ténèbres.
Le bogomilisme tient son nom du prêtre bulgare Bogomil. C’est une hérésie chrétienne qui s’est développée dans les Balkans autour du Xème siècle après Jésus-Christ. Le bogomilisme considérait l’Eglise et l’Etat comme des créations de Satan. Comme dans le manichéisme, le monde matériel est considéré comme l’oeuvre du Diable.
Venons-en maintenant à la doctrine cathare et en quoi elle peut être considérée comme une matrice mondialiste passée et future. Comme dans la kabbale, les Cathares pensent que Dieu s’est retiré du monde. Les kabbalistes appellent ce retrait le tsimtsoum. Le monde est donc orphelin de Dieu, pétri du Mal. Dans la Kabbale en effet, le dieu démiurge (démiourgos , littéralement l’artisan) abime l’enveloppe du monde en se retirant du cosmos, ce qui provoque la chute d’écorces du mal (les kelipoth). On ne peut donc pas connaître Dieu. Dieu est absent, il est parti. Cela peut rappeler le Grand Architecte maçon ou le Démiurge platonicien, à savoir une entité puissante, créatrice, mais lointaine, abstraite.
On est là face à une intellectualisation du mystère divin, et donc in fine un refus de l’Incarnation christique. Dieu n’est pas compréhensible ni même connaissable pour la conscience humaine. On a là toute la matrice du déisme moderne, qui court de Rousseau à Emmanuel Kant. L’Être Suprême (l’Ein Sof de la Kabbale) des révolutionnaires et de Robespierre s’inscrit dans cette tradition.
Les cathares pensent également que l’Enfer n’existe pas, ou plutôt que nous vivons dans cet Enfer qu’est le monde de la Matière, la Réalité. Chose étonnante, ils pensaient que l’Esprit sain se transmettait par la génération ou par la réincarnation. Ils refusaient le baptême classique pour lui préférer le baptême par imposition des mains (le consolamentum). Ils refusent l’Eucharistie. Comme les protestants du futur, ils ne croient pas dans la transsubstantiation.
Comme chez les Manichéens, il y avait deux grades chez les Cathares : le grade de Croyant et le grade de Parfait. Les Parfaits avaient une application encore plus stricte de la doctrine. Points communs troublants avec le communisme arc-en-ciel que les mondialistes veulent imposer dans notre siècle, les Cathares étaient végétariens et refusaient la propriété privée. A l’heure du Grand Reset du Forum de Davos, du Tikkun Olam kabbaliste (la « réparation du monde »), ces deux impératifs résonnent étrangement. Sans doute une vieille tradition ésotérique préservée à travers les siècles, devenus nouveaux mantras de la religion mondialiste. Le Tikkun (la réparation en hébreu), titre d’une célèbre revue du mouvement anarcho-autonome, est en effet toute la mission des hommes de ce monde selon la Kabbale. Bien agir permet de réparer le monde et ainsi accélérer la venue du Messie (selon la conception kabbaliste).
Les maisons des Parfaits où les Cathares travaillaient la terre ressemblent beaucoup aux kholkozes, ces fermes collectives qui font leur apparition en URSS à la fin des années 1920. Autre point commun étrange avec la religion mondialiste et la théorie du genre, le rejet de toute sexualité devant engendrer une famille. En effet, pour les Cathares, l’homme et son corps sont mauvais ; ils ne doivent donc pas se reproduire. Doctrine absolument délirante, qui peut nous rappeler certaines campagnes du Planning familial. On retrouve ici une obsession des milliardaires transhumanistes actuels qui se verraient bien vivre sur une planète avec très peu d’habitants.
Autre point commun avec la culture de mort de la religion mondialiste, l’appel au suicide, que les cathares appelaient endura. C’est une sorte d’apologie de l’euthanasie ; les Parfaits se laissaient mourir de faim et de soif, pour quitter rapidement ce monde corrompu de la Matière et rejoindre la Lumière de l’Être. Encore une autre doctrine délirante et dangereuse, promue depuis quelques années par les sociétés occultes sous le nom de « suicide assisté ».
L’hérésie cathare se développe rapidement dans le Midi de la France, à la fin du Xème siècle, ce qui amène l’Eglise à réagir fermement avec plusieurs conciles au cours du XIème siècle afin de condamner les différentes hérésies : refus de l’Incarnation, de l’Eucharistie, du baptême, appel au suicide. En effet, les cathares se radicalisent tellement avec le temps dans leur haine du monde et de la vie, qu’ils proclament aux femmes enceintes qu’elles portent des démons dans leur corps. Encore une fois, on ne peut être que troublé par la ressemblance avec toutes les associations qui mènent la guerre à la vie au XXIème siècle et promeuvent l’avortement.
Mais les Conciles de condamnation ne suffisent plus. Le catharisme prend de l’ampleur, il est financé par des commerçants, des artisans, qui savent exciter les pauvres contre les seigneurs de l’aristocratie. Une bourgeoisie naissante et nouvelle qui excite la populace contre un ordre et une Tradition ancienne, voici une belle répétition de toutes les forces de subversion à venir (les bourgeois de 1789 qui excitent les sans-culottes contre les nobles, les criminels communistes contre le Tsar en 1917, les agitateurs apatrides avec les « migrants » en ce début de XXIème siècle en France).
L’Eglise se doit donc de répliquer, et fermement. En 1209, le pape Innocent III lance la croisade contre les Albigeois. Elle dure plusieurs années. Le baron Simon de Montfort mène cette croisade. Les cathares sont écrasés à Béziers et à Carcassonne, en 1209. Elle s’achève réellement en 1244 avec la chute du château de Montségur.
Alors que penser ? On note une troublante ressemblance entre la religion mondialiste et la doctrine cathare : haine de la vie, du monde, végétarisme, refus de la propriété privée, éloge du suicide, culture de mort, refus de l’Incarnation du Christ, subversion politique. Consciemment ou inconsciemment, les « élites » mondialistes font vivre la doctrine des Albigeois. C’est la revanche des Cathares.