L'Exil, roman (19)
Tout ceci paraissait bien vain à la longue, je me rappelai Corinne et ses cheveux noirs
Point de Corinne en ce bas monde elle ne subsistera que dans ma mémoire
Aimer un fantôme est-ce encore aimer ?
Question d’écrivain, j’aimerai être comme ces paysans qui ne se posent pas de questions et qui vivent tout simplement
Jour 82
Je cesserai bientôt de compter les jours l’empereur n’annulera pas sa décision je mourrai ici entouré de mes esclaves et de barbares inconnus
Auguste a été cruel : il ne m’a pas banni, il ne m’a pas déporté, je garde ma citoyenneté, mes biens, ma fortune
Ma fortune… quelle ironie…
Je suis pauvre de mes richesses
L’exil m’aura portant fait découvrir un monde inconnu, un monde en moi, caché, insoupçonné, un monde qui apparaît comme la plage lorsque la mer descend, ce monde intérieur peuplé de souvenirs, de lieux, d’images, qui parvient presque parfois à la solidité du réel, mais un réel recréé, formidable et sombre, quelque part entre le rêve et la fiction, pourtant c’est ma vie, c’est bien moi que je vois