L'Exil, roman (49)



Le vent du Pont Euxin m'arrache à ton visage,
Ô toi, mon seul soleil dans cet exil sans fin.
Chaque nuit, je te cherche en l'ombre du matin,
Mais ton regard s'efface aux rives du naufrage.

Rome a brisé mon nom, m'a jeté hors de l'âge,
Me laissant, cendre éparse, errer comme un déclin.
Te souviens-tu de moi ? D’un poète orphelin
Que l’absence dévore en un cruel ouvrage ?

J'entends encor ta voix se fondre en l'horizon,
Echo doux et mourant dans la brume des sons,
Fil ténu qui s'effile aux fils de ma détresse.

Mais l’onde est un miroir où ton spectre s’endort,
Et je suis condamné, sous l’austère forteresse,
À ne revoir de toi qu’un songe froid et mort.


Posts les plus consultés de ce blog

Les confessions de l'ombre

La revenante

L'Exil, roman (60)