Hommage au Sacré-Cœur
Je chante, cœur divin, d’où l’amour s’est versé,
Fournaise de clémence aux flammes sans passé,
O doux Cœur transpercé par l’homme en son offense,
Refuge des pécheurs, abîme de clémence.
Toi qui battis pour nous dans le silence saint,
Jusqu’à livrer ton sang dans un dernier dessein,
Quand la lance ouvrit large une source infinie,
Jaillit, pur et vivant, le fleuve d’harmonie.
Ton cœur, ô Rédempteur, d’une plaie vermeille,
Offre un abri d’amour à toute âme en veille,
Et sous l’ardent éclat de ta divine loi,
Le monde peut renaître à l’ombre de la croix.
Tu brûles de pardon, de paix, de sacrifice,
Toi seul peux consoler, ô cœur doux et propice,
Et l’homme, las d’errer, vient pleurer à genoux
Pour goûter le repos qui descend de chez vous.
Mystère insondable, où la grâce ruisselle,
Ton feu, loin de punir, éclaire et renouvelle.
Tu n’es pas un foyer que le jugement mord,
Mais l’humble feu caché qui triomphe de la mort.
Cœur sacré, sois mon roi, ma lumière, ma route,
Quand l’ombre me poursuit, que la foi me redoute,
Serre-moi dans l’éclat de ton ardente main,
Jusqu’à ce que mon cœur se fonde dans le tien.
Et lorsque viendra l’heure où mes yeux se ferment,
Que je voie ton amour, plus fort que l’éternel,
Et que mon dernier mot, dans l’ultime clarté,
Soit : « Cœur de Jésus-Christ, amour, fidélité. »