L'Exil, roman (40)



Le vent tisse un linceul sur le seuil de ma porte,
L’aube pleure en silence au bord de tes yeux lourds.
Je pars, et chaque pas que mon destin m’apporte
Déchire un peu plus l’or fragile de nos jours.

Ta main retient encor l’ombre de mon étreinte,
Mais l’exil a déjà défait tous nos serments.
Rome m’a condamné d’une voix froide et feinte,
Brisant d’un mot cruel mes vers et tes amants.

Ne pleure pas, je pars vers l’oubli, vers la cendre,
Là où le ciel se ferme et où meurent les noms.
Ton visage, pourtant, dans mes nuits viendra fendre

L’éther d’un trait de feu, d’un parfum, d’un frisson.
Adieu. Que reste-t-il d’un poète qui sombre,
Sinon un chant perdu que dévore son ombre ?


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