L'Exil, roman (50)
La nuit déroule en moi ses voiles de silence,
Et ton visage éteint flotte en l’ombre des cieux.
T’es-tu noyée au sein d’une vague d’absence,
Ou dors-tu, loin de moi, sous un temple oublieux ?
Les dieux m’ont arraché l’éclat de ta lumière,
Jeté mon cœur errant aux confins du néant.
Je t’appelle en secret, mais l’onde est mensongère,
Et ton nom se dissout dans l’air incandescent.
Parfois, en mon exil, un feu me transfigure :
Un souffle d’or traverse un ciel froid et voilé,
Et je crois voir tes yeux dans l’ombre qui murmure.
Mais l’aube impassible a tout désassemblé,
Et je reste à genoux sous l’astre qui m’ignore,
Priant une lueur qui déjà se dévore.