Sous un ciel d'ardoise
Sous un ciel d'ardoise où le vent se déchaîne,
Cherbourg sommeille aux rives d’un rêve ancien.
Les mouettes, folles, griffent l’azur incertain,
Tandis que l’onde mord les quais de ses chaînes.
Le port s’embrume d’un soupir de vapeur,
Les navires exilés tanguent dans la mémoire,
Leurs coques battues par les larmes du soir,
Chargées de l’écho des matelots rêveurs.
Les forts endormis veillent l’horizon,
Ombres de pierre aux murailles austères,
Gardiennes muettes des tempêtes amères,
Quand la mer en furie cogne leur bastion.
Mais sous la pluie froide et le souffle salin,
Brille un éclat d’or au cœur des ruelles,
Un chant, une vie, une lumière éternelle,
Cherbourg, insoumise aux assauts du destin.