Éloge du pape Innocent III
Ô flambeau de l'Église, auguste souverain,
Toi qu'inspira le Ciel d’un souffle séraphin,
Innocent, noble pape, à l'âme impériale,
Ton nom brille à jamais dans l'aube cathédrale.
Sur le trône sacré, vicaire du Très-Haut,
Tu portas la tiare en chef du renouveau.
Tandis que l’univers pliait sous la tempête,
Tu fus le roc divin que nul orage n’arrête.
Par toi, Rome reprit son antique splendeur,
Et l’Église, affermie, redressa sa grandeur.
Tu chassas l’hérésie, pourfendis les ténèbres,
Et rendis aux autels leur clarté, leurs vertèbres.
Tes bulles éclatèrent comme un tonnerre saint,
Traçant dans l'encre d’or l’éclat du droit divin.
Tu fis plier les rois d’un doigt théocratique,
Soumettant les sceptres à la loi catholique.
Le Concile aux cent voix, rassemblé par ta main,
Fit du dogme un rempart, un invincible frein.
Et dans le cœur du peuple, ardent comme une flamme,
Tu soufflas le retour de la foi et de l’âme.
Ni l’orgueil des puissants, ni l’or des empereurs
N’égarèrent ton cœur, scellé par les hauteurs.
Car tu visais plus haut que les trônes de terre :
Le Royaume éternel, où règne le mystère.
Innocent, pur flambeau, berger du Saint-Esprit,
Ton nom, dans l’avenir, jamais ne se flétrit.
Et l’histoire, à genoux, devant ta force austère,
Grave en lettres de feu ta couronne de pierre.